Sculptures et Poèmes

Sculptures et Poèmes

Le vieux moulin à vent


Grain de folie

Après moult hésitations : Enfin, je me décide

A  étudier la généalogie de mes parents

Jusqu'alors, je ne possédais que quelques brides

De l'histoire ancienne de mes ascendants 

 

Ce travail de recherche me permet également

De me pencher sur l'histoire du moulin à vent

L'idée folle me vient alors de le restaurer

Ce moulin sur sa butte et de le  surélever

 

Me plonger dans le souvenir de mes ancêtres

Qui avaient longtemps "cassé la graine"  

Permettant aux autres de "casser la croûte" 

Me réjouissait, mais il me  fallait admettre

 

Se lancer dans un tel projet est une aventure

Et demande  un petit grain de  folie bien sûr !

Pour  laisser ici,  une trace  pour toujours

A ce cher moulin, comme un vrai cadeau d'amour 

 

Mais mon projet a bien failli être coulé

Par  une administration toujours trop zélée

"A qui comme  au moulin et à la mariée !

Il y aura  toujours quelque chose d'oublié"

 

Je sens venir en moi  " le vent de la colère"

Je m'attèle alors à nouveau à mon projet

"Apportant cette fois de l'eau à mon moulin "

Pour  être  conforme à ce qui m'est demandé

 

J'ai parfois très envie de "jeter mon bonnet

Par-dessus les moulins ",  d'abandonner,

Je dois me  "battre contre des moulins"

Mais je tiens bon et surtout  "je veille au grain"

 

Avant  moi  Cervantès  a  écrit  mon  histoire,
  Et pourtant je reviens te la  mettre en mémoire:
  Mais il n'est pas question que je baisse le bras.
  L'impossible est possible aussitôt qu'on y croit!

  Pauvre Don Quichotte, au cœur un peu fou,
  Je  suivrai  mon  rêve  jusqu'au  bout... "

  L'aventure est partout et partout je l'attends... 
  Je suis prêt à mourir pour un moulin à vent!
 "

Disait Julio Iglesias dans sa chanson

 

Pour ma part :

Je ne suis pas près à mourir pour un moulin à vent

Mais  tel l'hidalgo  don Quichotte de la Mancha

Avec son valeureux écuyer Sancho Pança

Quant il se bat contre des moulins à vent,

De cette épreuve : J'en sors souvent très moulu

Mais jamais complètement abattu

Ce projet aboutira,  j'en suis convaincu

 

''Un peu de folie est nécessaire pour faire un pas de plus ''

                                                             (Paulo Coelho)

''Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais''

                                                                (Oscar Wilde)

                 

 

Ce texte  m'a été inspiré par toutes les difficultés de l'administration pour l'obtention de la rénovation de ce vieux moulin à vent

La partie haute de ce moulin à vent fut démolie en 1922 pour  réaliser d'autres constructions.

La partie basse du moulin ainsi décapitée composée  seulement du rez-de-chaussée et du premier étage.Une toiture biaise en ardoise est ensuite posée pour en faire une annexe ce qui lui donnera cet aspect de tour tronquée jusqu'en 2007.    

 Claude

 


 

Une autre raison de cette démolition est qu'à cette époque un impôt taxait tous les moulins à vent en état de marche et cela malgré leur inactivité.

Dans les années 1920, sous le gouvernement de la Troisième République Henry CHERON alors ministre de l'agriculture de Raymond POINCARE admet enfin que l'on cesse d'imposer les moulins à vent non démunis de leurs ailes à condition qu'ils deviennent exclusivement à usage agricole. Mais l'article de la loi est assez vague et le zèle de certains agents de l'administration du fisc pousseront de nombreux propriétaires de moulin à vent à leur démolition complète. C'est ainsi que pendant la période de vingt ans séparant les deux grandes guerres mondiales la plupart des moulins à vent disparurent.

Ironie de l'histoire c'est ce genre d'administration pointilleuse que je rencontrerais quelques quatre vingt cinq années plus tard et qui me mettra des bâtons dans les roues pour la reconstruction de ce même moulin.!...

 


21/01/2010
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Le Moulin de mes ancêtres

 

Pendant plus d'un siècle

Le moulin avec ses ailes

Bien installé sur la colline

Domine et produit sa farine

 

François est le dernier meunier
Sur son moulin, il doit veiller
Jusqu'à l'année mil neuf cent vingt
Surveiller et moudre les grains


Pour savoir d'où vient la tempête
Souvent il surveille sa girouette
Les ailes, il doit déshabiller
Et la toiture réorienter


Et puis un jour de dépression
Une grande tempête a eu raison
Des engrenages et alluchons
De notre pauvre meunier Breton

 

Fallut bien se rendre à la raison
Des dommages sur l'installation
Se rendre compte des déchirures
Sur les grandes ailes et la voilure


Ne pouvant faire de réparations
Faudra changer de profession
Le haut du moulin démoli
Servit à faire une écurie


 

A cette époque quand il  tournait,                   

Le bruit des meules on entendait                     

Jusqu'aux  maisons du bourg              

Depuis; il est devenu  sourd !

    

                                          

Ce cher moulin j'en ai rêvé,

Et dans mes rêves il revivait.

Pendant six mois à peine levé

A ce projet  je retournais,

 

 

Sa tour : très haute,  je la projetais

Semblable à celle de la ²Hautais² 

Et comme cela nous la verrions 

Sa belle silhouette dans la région

 

 

Je demande donc la permission 

D'une demande de restauration.

Mais ce que j'avais oublié

C'était la DDE très zélée       

       

                                                                     

Sans cesse il me fallait fournir,

Documents à n'en plus finir.

Adresser plusieurs missives,

Plans, et notices  descriptives  

 

 

Mais ça y est : aujourd'hui enfin,

J'ai obtenu le  parchemin

Qui me permettra dès demain

De restaurer  ce vieux moulin  

    

                                                                  

Qui durant toutes ces années

Ne fut jamais abandonné

Malgré son inactivité, 

Il fut toujours sollicité    

       

                                                         

Souvent et aujourd'hui encore

Placé là,  il sert de décor

Aux parents et enfants les plus beaux

Qui viennent se faire faire la  photo.

 

 

En effet ;  il est maintenant de tradition

Après chaque fête, bons repas et  réunions

Pour les portraits de famille assise sur un banc

Il sert très souvent de décors en arrière plan

 



Le poème  ci-dessus est paru dans le N° 17 (page 15)  du magazine de la Fédération des moulins de France:    "le Monde des Moulins"       internet www.fdmf.fr

La tour de ce moulin construite en 1803 était à l'origine haute d'une douzaine de mètres, solidement construite en petites pierres plates de grès blanc trouvées dans les environs.  

La charpente du toit conique  était recouverte comme tous les moulins de l'époque de petites lattes de châtaignier moins lourdes et plus résistantes aux vibrations que les ardoises. L'entrée du moulin se faisait par deux portes; une située à l' Est l'autre à l'Ouest en fonction de l'emplacement des ailes, deux cheminées existaient également : une au rez-de-chaussée dont le conduit débouchait sur la façade Nord et la deuxième à l 'étage débouchant sur la façade sud.

Cette asymétrie d'emplacement des cheminées  permettait au meunier de pouvoir toujours faire une bonne flambée de  feu pour se réchauffer l'hiver mais aussi pour préparer son repas. En effet lorsque le vent soufflait dans l'orifice de cette cheminée, le tirage était impossible et l'intérieur du moulin devenait très vite irrespirable à cause de la fumée refoulée par le vent. C'était aussi une précaution supplémentaire de ne pas mettre le feu à la voilure qui passait devant l'ouverture de la cheminée. Les dernier meuniers ayant fait fonctionner ce moulin à vent  sont : mon Arrière-grand-père François et son fils , mon grand père Eugène

On dit que les bons meuniers "naissent le cul sur les meules!".  Eugène était de ceux là : Il avait appris son métier tout jeune en regardant son père François  travailler. Les moments creux étaient consacrés aux réparations, à l'entretien et au rhabillage (ou picage) des meules avec un marteau pointu en acier trempé pour refaire le rugueux de la surface. Le métier était très difficile. Il ne faut pas oublier qu'étant tributaire du vent les horaires de travail étaient assez imprévisibles.  Lorsque le vent soufflait, la journée de travail avait une fâcheuse tendance à se prolonger, voire atteindre les 24 heures. Cette journée devenait donc particulièrement pénible et le lendemain il fallait être à nouveau  à la tâche. En effet le meunier est un personnage important et reconnu, il ne doit pas décevoir car il est un maillon  très important de la chaîne alimentaire. Le pain est l'aliment de base le plus utilisé à cette époque 

L'année 1914 est une année très difficile pour la famille; la grande guerre est déclarée entre l'Allemagne et la France . A 35 ans Eugène doit partir au front. Il  laisse sa femme  avec ses quatre enfants. Comme toutes les femmes de cette époque elle a su  prendre la relève et assurer en l'absence de son mari le fonctionnement du moulin à vent aidée par son beau père qui n'est plus très jeune. Le travail ne manquait pas,  pour mettre l'installation en mouvement, on devait orienter la toiture du moulin face au vent et déployer sa voilure. Pour que les ailes soient toujours orientées face au vent et puissent entraîner le mécanisme, la tête du moulin  était posée sur un chemin tournant, ce qui permettait de faire pivoter la toiture à 360° et pour cette manœuvre, il fallait  à l'aide d'un cheval  faire pivoter le toit avec la queue du moulin (composée d'une longue perche en bois), appuyée au sol pour orienter les vergues face au vent. En fonction des vents on devait développer plus ou moins les voiles sur les vergues des ailes. Hélas un jour, une tempête arrive trop rapidement ; les voiles des ailes n'ont pas été réduites assez vite et le moulin s'emballe ; la vitesse de rotation de l'axe qui entraîne le mécanisme des meules est tellement élevée que tous les engrenages en bois volent en éclat. La guerre terminée Eugène revient de la grande guerre. Il découvre les dégâts causés à son moulin. il constate avec tristesse que les « alluchons » sont  tous brisés .

L' alluchon  était le nom donné aux dents de l'engrenage du grand rouet qui actionnait une roue à pignon qui elle-même entraînait la meule tournante. Ils étaient réalisés dans du bois de pommier. Le moulin est encore en état de fonctionner, mais les travaux pour la remise en état sont tellement élevés que Eugène décide d'arrêter la minoterie. Il faut dire aussi que les moulins après la guerre 14 /18 sont de plus en plus concurrencés par les moulins à eau,

 Eugène se tourne alors délibérément et uniquement vers l'agriculture et  en 1922, il décide d'agrandir son exploitation. Pour ce faire, il envisage de construire étable et écurie. Le volume de pierres disponible étant insuffisant, il décide de démolir la partie haute du moulin et ainsi récupère les pierres nécessaires à la construction de ce nouveau bâtiment. Il faut dire que le moulin n'était plus entretenu puisque maintenant devenu inutile ; avec les intempéries il perdait petit à petit ses bardeaux de toiture en châtaignier et l'eau commençait son travail de sape. En effet, en ruisselant l'eau de pluie commençait à déjoindre les pierres qui étaient maçonnées seulement avec de la terre argileuse  et des lézardes commençaient à être visibles il devenait maintenant dangereux de s'approcher du pied de la tour.   Claude

 

 


21/01/2010
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Restauration du vieux moulin

 

  

 

Le permis de construire est accordé 

Les travaux bientôt vont démarrer

Mais  il  faudra  avant  de  maçonner

Trouver les pierres nécessaires à hourder

 

Cela ne fut pas simple pour le maçon

De  dénicher  le volume  de  moellons

Indispensable à la reconstruction

De cette vieille tour en rénovation

 

Puis  les  ouvriers  se  mirent  à  la tâche

A coup de marteaux, burins et de chasses

Taillant le grès pour lui donner une face

Qui sur le mur, bientôt trouvera sa place

 

Il  fallait  pour  les  angles  et  les  tableaux

Trouver  les  blocs  supportant  les  linteaux

Parmi les pierres et moellons les plus beaux

Puis  aligner  les  arêtes   au   cordeau

 

Les mettre en place, respecter les épures

Parfaire  et  rectifier les  épaufrures 

Au fur et à mesure des embrasures

Pour y placer plus tard les ouvertures


 


Ce fut ensuite le tour du charpentier

Qui, avec l'aide de ses coéquipiers

Dût  assembler  les  arbalétriers

Depuis les entraits jusqu'aux arêtiers 

           

Le couvreur plaça plus tard les tasseaux

Il  fixa  les  voliges  et  les  liteaux

Sur lesquels  il traça lignes de pureaux

Pour la pose des ardoises et du huteau

 

Une  grue vint pour soulever la toiture

Et  la replacer  au-dessus  du  mur

Aujourd'hui finit la belle aventure

Le moulin désormais a  fière allure

 

Cette  restauration n'aurait pu se faire

Sans les artisans  et  leur savoir-faire

Pas de  contretemps ni de  laisser-faire

Jamais  travail  ne fut  à  refaire

 

Les ouvriers  maçons  de la  Ruelle

Maniant le  fil à plomb  et la truelle

Sur les échafaudages  et  les échelles

Pour maçonner le mur de la tourelle

 

Le Charpentier  expert en rénovation

Pour mettre en place  pannes et chevrons

Sablière, contre-fiches  et  le  poinçon

Avec  ses  ouvriers   de  tradition

 

Le couvreur  avec  ses compagnons

Toujours présent pour les opérations

De taille d'ardoises en écaille de poisson

Jusqu'à la girouette pour la  finition



 

Le texte ci-dessus est paru dans la revue N° 93 de l'association :

''Sauvegarde des moulins de Bretagne''



21/01/2010
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Au moulin de mes jeunes années

        Sur la colline éclairée

        Le moulin fut dressé

        Pour y moudre les blés

        Longtemps il a tourné

 

        Puis il s’est arrêté

        Ses  voiles  repliées

        Et sa tour tronquée

        Mais  il a résisté

 

        C’est le souvenir passé

        De mes jeunes années

        Le matin juste réveillé

        Toilette à l’eau glacée

 

        Feu dans la cheminée

        Des volutes de fumée

        Les yeux embrumés

        Odeur du pain grillé

 

        Bruit du moulin à café

        Bol de lait frais tiré

        Mélange de  chicorée

        Papa très tôt levé

 

        L’eau du puits tirée

        Les chevaux étrillés

        Prêts à être attelés

        Le troupeau  dans le pré

 

        Maman très occupée

        Repas  déjà cuisiné

        Ainsi débute la matinée

        De mes jeunes années

 

        Aujourd’hui rénové

        Après de longues années

        Ce moulin du Cléray

        Est pour moi une fierté 


05/01/2018
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Articles parus dans la presse

 

"Le monde des moulins" : Journal mensuel de la Fédération des Moulins de France (FDMF)

                                                                                                  internet :  www.fdmf.fr

 

 

 "Ouest France" Journal quotidien régional édition Ille et Vilaine 

 

 

    

   

 

 

"ASMB" : Association de Sauvegarde des Moulins Bretons

Ratachée à la FFAM : Fédération Française des Associations de Sauvegarde des Moulins de France

 http://www.moulinsdefrance.org/

 

 


01/05/2010
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